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| La Mer d'Asse, son histoire. | |
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Teyndo Ancien Foodien
Nombre de messages : 1011 Age : 34 Phrase favorite : Je ne suis pas PETIT ! Humeur : Taquin Classe : Eniripsa Terre Classes : Date d'inscription : 06/01/2010
| Sujet: La Mer d'Asse, son histoire. Mar 2 Fév - 21:15 | |
| [HRP] Voila un Rp que j'ai écrit il y a un moment, lors d'un stage. J'espère qu'il vous plaira! Il est terminé mais si long que je vais le mettre en plusieurs chapitres. N'hésitez pas à me signaler toute incohérence ou faute d'orthographe! [/HRP]CHAPITRE I:
Alors que tout le monde se pressait autour de moi, je resserrai ma cape sur mon cou d’un geste nerveux et considérai la salle. Partout les regards étaient posés sur moi : les gens venus du village pour m’écouter, les piliers de bar qui n’avait rien d’autre à faire que de me regarder et les enfants montés sur les tables pour espérer mieux entendre. Il y avait même parmi eux un ou deux Xelor que leur petite taille forçait à grimper eux aussi sur des chaises ou des tabourets. L’angoisse commençait à me peser et le tintement sinistre des verres entrechoqués les uns dans les autres ne faisait rien pour arranger mon inquiétude. Je n’avais pas l’habitude de donner conférence devant autant de monde mais il y avait bien trop longtemps que je connaissais cette histoire, bien trop longtemps que je gardais ce secret et aussi trop longtemps que je comptais d’autres histoire que celle que je m’apprêtais à leur apprendre. Je m’étais toujours garder d’en parler de peur de la réaction des autres, ce secret m’avait couté trop cher pour être divulgué devant n’importe quelle assemblée mais aujourd’hui, je ne supportais plus d’entendre les gens nommer cette mer n’importe comment. Je me devais de leur parler de la véritable histoire de la mer d’asse. Rien que pour…son honneur. L’écaflip qui devait annoncer mon entrée me fit signe de le rejoindre sur l’espèce d’estrade que le tavernier avait installé pour m’accueillir. Je m’avançais donc devant la foule, plus angoissée que jamais. Maintenant j’en étais sur, plus une seule personne de la taverne d’amakna avait les yeux rivés ailleurs que sur moi. Ce fut une impression très désagréable. Pour dissiper le malaise qui me nouait de plus en plus la gorge, je commençai d’une fausse voix enjouée: -Bien le bonjour nobles aventuriers de tout âge ! Si je vous ai convoqué en ce lieu aujourd’hui c’est pour vous parler de cette bonne vielle Mer d’asse. Tout le monde la connait, tout le monde a déjà trempé son pied gauche dedans sous prétexte que cela porte bonheur mais qui d’entre vous connait le véritable nom de cette mer ? …Qui d’entre vous connait la personne qui lui a donné son nom ?
Déjà autour de moi, des gens souriaient. D’autre me regardait d’un air sceptique. Je m’y attendais, les gens n’aiment pas que l’on perturbe leur quotidien et leur dire que cette mer qui borde leur port adoré n’est pas celle que l’on croit les rend de mauvaise humeur. Sans compté ce que je m'apprêtais à leur révéler sur le château d'Amakna. Cependant, je ne pouvais plus reculer et continua. -Cette histoire me vient de loin. De très loin ! Vous ne pouvez imaginer ce que j’ai enduré pour pouvoir vous la dicter en ce soir…Survivre à la compagnie d’un vieil énutrof alcoolique pendant plus de trois mois est quelques chose de particulièrement désagréable que je ne souhaite à personne. Ouvrez donc grand vos esgourdes et écoutez ce qui suit.
Teyndo, l’éni qui m’accompagne toujours siffla quelques notes dans sa flute de pan. Les gens écoutaient captiver par ma voix et par l’instrument. Les deux combinés avaient toujours eu le pouvoir de fasciner les gens, ce qui arrangeait les srams qui pouvaient pendant ce temps là soulager tranquillement les bourses des villageois qui avaient alors le regard aussi vide que celui d’une dragodinde ou d‘un iop devant une addition. Engaillardie par les notes de mon compagnon je poursuivis : Il est un nom que bien des gens ont oublié depuis longtemps. A dire vrai, seul certains ménestrels ou vieux sage le connaisse encore. Il fait parti de ceux dont l’histoire à avaler la vie et le passé effacé les quelques traces qui pouvait encore en témoigner l’existence. Il s’agit du nom d’un prince…d’un prince qui n’est jamais monté sur le trône de notre bon vieux château mais qui pourtant a donner son nom a notre belle mer. C’était il y a longtemps, bien avant le règne de sa majesté Allister –puisse t’il s’étouffer avec un steak de dragodinde -, bien avant le règne de son père, bien avant le règne de son grand père… A la création même de ce château, naquit un prince répondant au doux nom d’Astar. Astar était le fils de Karam, le roi qui ordonna la construction de ce château. Un roi très dur et bien occupé puisqu’à lui seul il ordonna la construction du port de madestram en plus de celle de ce lieu, il lutta activement contre les factions de guerriers Bontariens ou Brakmariens qui tentait de prendre son château comme lieu fort et enfin, fut tout aussi occupé par l’éducation de son fils. Sa femme, gravement malade depuis sa couche, il devait assumer entièrement l’éducation de son seul héritier destiné à régner sous peu. Il devait lui apprendre à gouverner le plus vite possible en cas de coup dur pour qu’il soit digne de succéder à son père. Toute son enfance, le prince l’avait passé entouré d’érudit lui bourrant le crâne de phrases toutes faites, entouré de livres qu’il peinait parfois même à soulever tant leurs poids était imposant. Il avait aussi passé des nuits à se tordre de douleur dans son lit tant ses articulations le faisaient souffrir, malmenées par un entrainement trop intensif. Plus tard Astar croulait sous le travail dès son réveil : Apprendre à monter sur une dragodinde, s’occuper des réclamations du petits peuple du village d’amakna, apprendre l’escrime et les valeurs d’un bon combattant, apprendre à recevoir des gens terriblement ennuyeux et ne pas faire mine de soupirer ou bailler au bout de la 15 eme minutes, tout cela était beaucoup trop pour notre jeune prince. Celui-ci retournait dans sa chambre seulement des heures après la tombée du jour, harassé de fatigue. Il se confiait alors à sa servante qui était sa seule confidente étant donné qu’il n’avait jamais le temps de discuter avec d’autres personnes. -Léonia, je n’en puis plus…Mon père va me tuer au travail ! -Je le sais mon prince je le sais. Mais patience et tout finira par s’arranger. Lorsque vous aurez atteint les objectifs que sa majesté vous a fixé, vous serez tranquille indéfiniment. Contrairement à ce qu’avait pensé Léonia, rien ne s’arrangea. Le lendemain matin, Rosal lui même accourut aux portes du château. Dès qu’il entra, un parfum de milles fleurs se répandit dans les vastes cours. Les servantes réveillèrent le prince qui fut convier à assister à la rencontre à condition de rester silencieux. Le roi reçut le protecteur du mois de fevriar aussitôt en grande pompe et écouta ce qu’il avait à lui dire. Mais le maitre des fleurs détourna les mets que l’on lui offrait et fixa le roi tout en lui annonçant d’une voix qu’il voulait neutre, et pourtant il paraissait inquiet .Sa voix sonna aussitôt faux car il n’était plus de secret que sa majesté et rosal était des amis de longues dates : -Une armée ce dirige vers toi Ô petit roi. Alors que je parcourais les champs pour veiller mon mois, j’ai vu de terribles choses…Djaul a lancé une offensive contre toi et ses armées sont actuellement en marche dans la plaines des scarafeuilles. Toute une troupe s’avance inexorablement sur ton château. Prépare tes hommes, fait souffler les forges car le combat qui s’annonce s’avère rude pour toi.Aussitôt, le visage du roi changea du tout au tout. Il fronça les sourcils et se mordit la lèvre inférieur. Ces détails ne manquèrent pas au jeune homme assis en face de lui : -Fait équiper ton peuple si tu crains que tes soldats ne soit pas de taille à eux seuls face à cette troupe. -Mon peuple est particulièrement remonté contre moi en ce moment, il refusera de prendre les armes…Nous sommes au bord de la rébellion. Si les gens d’amakna apprennent que nous ne sommes pas de taille face a cette armée, ils seront les premiers à forcer les remparts. Non..Je dois simplement lancer tous mes hommes dans la bataille…tous.Son regard passa alors un instant sur son fils qui assistait à la scène en silence. A ce moment personne ne pu dire ce qu’il se lisait au fond de ses yeux, le vieux roi les avaient fermés et s’était retiré. Les jours suivant, tout le personnel du château se mis en branle. Les chevaliers furent équipés de pied en cape, on prépara les dragodindes de combat, les rumeurs et les bruits de la forge résonnait dans toute la contrée. La guerre était proche et la tension palpable. Tout le monde s’activait en vu du terrible combat qui allait se dérouler ici même. Astar se vu bien vite vêtu d’une côte de maille, d’un haubert et d’un heaume ajusté parfaitement à sa taille. Ce dernier avait été même conçu de façon à ce que le prince puisse l’enfiler tout en gardant le diadème d’or et de pierreries qui lui cerclait le front depuis petit. Cette tiare avait même été la cause de bien des souffrances lorsque le jour de ses 7 ans, il était tombé et s’était cogné si violement la tête que le bijou s’était enfoncé profondément dans sa chair, laissant au jeune homme une fine cicatrice sur le front qui perdurait encore aujourd’hui. Le prince à l’aide de son écuyer revêtit entièrement son armure et la trouvant fort inconfortable, se tourna vers Lénonia. Celle-ci lui adressa un sourire et un compliment, mais elle cacha bien vite son visage entre ses mains et se mit à pleurer à chaudes larmes, maudissant l’absurdité de la guerre. Un matin, des cors résonnèrent dans le royaume. Les armées ennemies étaient désormais sur le territoire. Toute une horde de guerrier avançait vers le château, brulant, pillant, fracassant tout sur leur passage. Des guerriers hideux, débordant de haine et de rage, dont la noirceur d’âme transpirait à travers leur lourde et laides armures. Bientôt l’armée du roi et les autres se firent face. Il y eu un temps d’arrêt qui parut infiniment long à chacun. Astar, tout comme les autres chevaliers présent à ses cotés se recommanda aux douze dieux, puis, une boule dans la gorge et l’estomac noué, il resserra sa poigne sur son épée en attendant le début de la bataille. Son père auprès de lui fixait ceux d’en face avec une férocité telle qu’il en effrayait même son fils. Il lui fit une dernière recommandation : -Astar, au cours de la bataille, ne t’éloignes pas de moi.Une fois le premier trait d’arc tiré, les deux armées s’élancèrent brutalement l’une contre l’autre, dans un fracas assourdissant d’armures et d’armes s’entrechoquantes, de cris et de hurlements. La poussière recouvrait désormais la grande contrée et rendit le combat encore plus incertain. Personne ne voyait plus rien et il était difficile de différencier alliés et ennemis. Le tumulte était tel que le jeune prince fut bien vite perdu en plein cœur de la bataille. Gêné par les mottes de terres soulevé par les pattes des dragodinde et aveuglé par la poussière, l’esprit confus par le bruit, il ne vit pas la lourde masse projeté par un ennemis qui lui assena un si violent coup derrière le crâne qu’il l’en désarçonna de sa dragodinde et en fendilla son heaume doré. Le jeune homme tomba à bas de sa monture, roula entre ses pattes et git sur le sol, assommé. La bataille fut longue et terrible et nombreuses furent les pertes mais ce fut le roi qui l’emporta. Le combat fut si atroce que beaucoup de cadavres avaient été piétinés, massacrés, tailladés. Ils n’étaient pour la plupart pas identifiable, ainsi furent enterrés des centaines de chevaliers sous une dalle de marbre blanc vierge de tout nom, faute de pouvoir les reconnaitre. Le terrain après la bataille ayant été parcourus de nombreux pillards, il était même impossible de les identifier grâce à leurs armes ou leur bouclier, ceux-ci ayant étés volées par quelques vauriens qui pareillement à de cruels vautours, se précipitent sur les cadavres pour les dépouiller de tout objets précieux. Et lorsqu’on souleva du sol un corps horriblement mutilé dont le visage ressemblait à celui du jeune prince, la reine fondit en larme et fut atteinte d’un si profond chagrin qu’elle en mourut quelques jours plus tard. Le roi avait certes gagné cette bataille, mais il avait perdu bien plus précieux que ses terres. [HRP] ET voila, je met la suite demain![/HRP]
Dernière édition par Teyndo le Jeu 4 Fév - 1:54, édité 2 fois | |
| | | Coolmanbis Ancien Foodien
Nombre de messages : 361 Age : 29 Phrase favorite : The absence of evidence isn't evidence of absence. Humeur : Mistérieuse Passe temps : Musiques et enquetes Classe : Vieux shnok Classes : Date d'inscription : 27/05/2009
| Sujet: Re: La Mer d'Asse, son histoire. Mer 3 Fév - 12:28 | |
| (Vive la suite mais sinon c'est le port de madestram et pas "mastredam" sinon c'est tres bine j'aime bien) | |
| | | Koksys Ancien Foodien
Nombre de messages : 2240 Age : 28 Phrase favorite : À mort ! Humeur : Dégénérante Passe temps : Tuer, manger, dormir, tuer, manger, dormir... Classe : Sram psycopathe Classes : Date d'inscription : 22/08/2008
| Sujet: Re: La Mer d'Asse, son histoire. Mer 3 Fév - 12:55 | |
| (Excellent RP, j'ai vite était profondémment plongé dans l'histoire ) | |
| | | Independence Cuisinier
Nombre de messages : 599 Age : 35 Phrase favorite : Si elle te gratte la main a la St valentin , vivement la St marguerite x) Humeur : Sainte Passe temps : Matter les jolies filles du côté d'Amakna. Classe : Pandawa serein Classes : Date d'inscription : 25/03/2009
| Sujet: Re: La Mer d'Asse, son histoire. Mer 3 Fév - 13:48 | |
| - Dark-Gosth a écrit:
- (Excellent RP, j'ai vite était profondémment plongé dans l'histoire )
Pareil , tu arrives a faire accrocher les lecteurs ^^ | |
| | | Teyndo Ancien Foodien
Nombre de messages : 1011 Age : 34 Phrase favorite : Je ne suis pas PETIT ! Humeur : Taquin Classe : Eniripsa Terre Classes : Date d'inscription : 06/01/2010
| Sujet: Re: La Mer d'Asse, son histoire. Mer 3 Fév - 14:37 | |
| [Merci. J'ai corrigé le nom du port. En effet, à l'époque où je l'avais écrit, j'avais été incapable de me rappeler du nom, alors j'avais improvisé en me disant que je vérifierais plus tard...Chose que je n'ai pas faite. ^^'' Voici donc la suite: ] Chapitre IILorsqu’Astar se réveilla, il était allongé à même le sol sur une vielle paillasse mitée. Une douleur abominable lui transperçait le crâne. Couché seul dans la pénombre il se rendit compte avec effroi que tout ses souvenirs avaient disparus, laissant derrière eux une épaisse brume blanche opaque dont il était impossible d’extraire la moindre parcelle de mémoire. Il n’avait plus à l’esprit que cette souffrance qui lui déchirait la nuque. Gémissant de douleurs et tremblant de peur, il essayait vainement de rassembler ses idées mais jusqu'à même son identité, il ne se souvenait de rien. Tout était flou dans sa tête, ses idées se mélangeaient et tournoyaient dans une ronde insupportable. Alors, décontenancé et terrifié, il se mit à pleurer de terreur, solitaire et malheureux. C’est alors qu’un pan de la tente sous laquelle il reposait s’entrouvrit et pénétra sous les larges tentures un homme malingre, barbu et nauséabond. Un affreux disciple d'Enutrof. Avec lui entra une lumière vive et insupportable qui perça les paupières du prince et accentua davantage son mal de crâne. Il poussa un petit cri de contentement lorsqu’il vit le jeune garçon éveillé et le souleva sans ménagement. -Enfin !! Viens par là toi !Il le mit debout brutalement et l’entraina dehors. Le garçon était sur le point de défaillir et lorsque l’homme le poussa à l’extérieur, un horrible tapage lui parvient aux oreilles. Il comprit alors qu’il se trouvait en plein cœur d’un marché. Hébété par la douleur et complètement paniqué par la perte de ses souvenirs, il suivi docilement l’affreux bonhomme qui l’avait bousculé dès son douloureux réveil et qui l’entrainait à sa suite en le tenant fermement par le poignet. Ils remontèrent ensemble ce qu’y sembla être une grande place, croisant nombres de gens et de charrettes transportant des marchandises diverses et variées et des dragodindes chevauchées par des cavaliers pressés. L’homme ne tarda pas quelques étals plus loin à faire monter le jeune garçon sur une estrade sur laquelle se trouvait déjà d’autres gens. Astar remarqua déjà leur allure pauvre et affamé avant de constater avec effroi qu’ils étaient tous retenus à un piquet planté au milieu de l’estrade par une chaîne. Le temps qu’il retrouve ses esprits et que son instinct lui intime de fuir, l’homme lui avait déjà refermé sur le cou un horrible collier de métal. Il tira d’abord de toutes ses forces avec ses mains pour essayer de briser la chaîne puis tenta d’arracher le collier avant de se prendre un violent coup de fouet juste entre les omoplates. L’homme hurla : -Ca suffit maintenant, regarde la foule ! Tourne-toi vers elle qu’elle puisse te voir !Le jeune homme se tourna alors vers les gens et se rendit enfin compte de l’étrange situation dans laquelle il se trouvait. Il faisait tout simplement partie de la marchandise d’un vendeur d’esclave. De nombreuses personnes s’approchait de l’estrade, le regardait lui et les autres sous toutes les coutures, criant et hurlant des prix. Harassé par le chagrin et la panique, le garçon se résigna et s’assis par terre, en plein soleil avec les autres en pleurant amèrement, faisant fi de toute dignité. Soudain, un disciple Crâ vêtu de beaux atouts s’approcha du stand et le fixa longuement. Après un temps, il interpella le vieux barbu : -Eh toi vilain ! Combien pour celui-ci ?-Ô mon seigneur, avant de discuter du prix de ce jeune homme, approchez et voyez plutôt ! Il est bien fait, ses muscles sont fermes et sa chevelure ne comporte pas un seul pou ! Voyez comme il est bien bâti ! Aussi robuste qu’un Meulou !L’homme s’approcha et toucha les épaules et les mollets du garçon, et lui ouvrit même la bouche. -En effet, il a bien belle allure et ses dents sont bien soignées….Dit moi, n’as-tu point dérobé ce jeune homme à un noble ?-Oh non Monseigneur ! C’est un pauvre gueux qui me l’a un jour déposé sur le pas de ma porte. Il l’a abandonné car il ne pouvait lui prodiguer soin et nourriture. Je l’ai alors recueilli et élevé comme mon propre enfant ! C’est pourquoi il m’est très difficile de devoir m’en séparer aujourd’hui….A misère ! Si les douze me permettaient…- Epargne-moi tes balivernes ! Combien en veux-tu ?-Le fait de savoir que je vais confier ce petit à un seigneur d’aussi grande fortune que vous devrait me suffire amplement comme paiement, mais malheureusement la vie est de plus en plus dure vous savez. Et…-Combien vaurien ?! S’impatienta le gentilhomme. -Et bien, seulement 150 000 kamas, juste pour subvenir à mes besoins.-150 000 kamas ?! Es-tu fou ma parole ! Et puis, qu’est-ce que ceci ? Le noble releva une mèche de cheveux et passa un doigt sur la cicatrice du garçon. -Oh, une simple petite balafre. Rien de bien altérable à son visage d'ange !-Il n’empêche que tu t’es bien gardé de me parler de l’existence d’une telle blessure…Je te le laisse. Au revoir !-Non monseigneur non ! Un simple oubli ! Veuillez m’en excuser je vous prie. Pour 130 000 kamas, ce jeune homme est à vous !Le crâ sembla réfléchir un instant puis il acquiesça et sorti de sous sa cape une bourse de kamas qu’il lança négligemment au marchand. -Détache le, et prend en soin !Le marchand s’approcha alors du garçon et lui retira son sinistre collier, puis le trainant par le poignet, le confia au noble. Par la suite, tout en s’éloignant le jeune homme entendis le marchand grommeler des obscénités. Le gentilhomme se tourna vers lui et lui dit : -Alors, quel-est ton nom ?-Je ne sais point seigneur, donnez moi donc celui qui vous plaira puisque je vous appartiens désormais…Visiblement. Répondit –il d’une voix amère. -Hum….d’où te viens cette marque sur ton front ?-Je ne sais pas, je ne me souviens de rien avant ce jour ci. -Et bien je te nommerais Owen. Cela veut dire « marque blanche » en crâ ancien. Cela te convient-il ? -Comme il vous plaira. Acquiesça le jeune garçon, dépité d’appartenir désormais à quelqu’un mais en même temps infiniment reconnaissant envers cet homme de l’avoir sorti de ce sordide étal. Et ils quittèrent ensemble le sinistre marché, laissant derrière eux le bruit des trocs et des échanges à la criée et le disciple Crâ conduisit Owen dans son domaine. Ce noble seigneur possédait de bien grandes terre et à lui seul appartenait la plaine des scarafeuilles ainsi que la péninsule des gelées. Il résidait sur une presqu’île un peu à l’écart de ses terres et sa demeure, qui se trouvait sur les plaines désormais dévastées par l’apparition des dragoeufs, était si belle et si vaste que chacun qui s’y rendait ne pouvait après trouver confort pareil ailleurs et vivait définitivement avec le souvenir de ce si agréable château. Le possesseur de ces terres était le seigneur Azhlan. C’était un homme sévère mais juste. Il pouvait être très dur et très exigeant mais il savait récompenser grandement ceux qui parvenaient à le satisfaire. C’est ainsi qu’après l’avoir acheté pour une bien modique somme, il mit Owen à son service. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il se rendit compte que le jeune homme savait lire et compter ! Il décida alors de dispenser le garçon du travail des terres qu’il lui réservait et de lui confier plutôt le soin de rédiger ses lettres et de tenir ses comptes. Ainsi, Owen devint le scribe personnel du seigneur Azhlan. Contemplant l’ardeur au travail, la persévérance et l’honnêteté du garçon, il fut pris d’affection et d’estime pour ce dernier et lui offrit au fil du temps de plus en plus de liberté. Il l’appréciait tant et si bien que le garçon ne fut pas moins bien traité que s’il avait été son propre fils. Le seigneur avait à cœur de lui enseigner de nombreuses choses, l’emmenant à la chasse aux sangliers avec lui, le conviant à sa table lors de grands festins et ne cessant de vanter ses mérites auprès de ses hommes. Il en vient même à lui offrir une des plus belles dragodindes de son écurie, celle qu’il réservait à l’héritier qu’il n’avait jamais eu. Ils purent alors chevaucher tout deux durant des heures à travers champs, palabrant de choses et d’autres. Le garçon en venait même à oublier l’effroyable vide qui recouvrait une partie de sa mémoire. Il avait bien d’autres choses à faire. Tout allait pour le mieux pour Owen. Il avait désormais 19 ans et malgré son statut d’esclave, il disposait de tous les privilèges d’un fils de seigneur. Il avait un visage joliment fait et son adresse au combat n’était plus à prouver. En outre, son courage, sa bravoure et son tempérament fougueux en avait fait un jeune homme très apprécié dans les environs. Les paysans le saluaient lors de son passage et les seigneurs lui adressaient des sourires complices. On disait de lui qu’il avait un port de tête princier et que s’il n’avait pas été qu’un fils de pauvre bougre, comme l’avait affirmé le marchand d’esclave il aurait pu très bien occuper une place de noble. Mais un jour, alors qu’avec son seigneur il longeait une longue lande déserte et abimée, il s’inquiéta à voix haute de l’état dévasté de celle-ci. Azhlan lui répondit : -Vois-tu Owen, ces paysans ont fait opposition au roi. Et ses hommes se sont vengés en brulant les champs et ravageant les habitations.-Opposition ?-Ils ont dut refuser de payer la lourde taxe qu’il impose à ses cerfs. Alors les hommes à sa solde leur ont tout prit. Chaumière, femmes, récoltes, liberté….C’est le prix à payer lorsqu’on désobéi au roi d'Amakna.Le jeune homme se mit à frémir de rage, ses poings resserrent fortement les rennes de sa dragodinde. -Mais pourquoi ces gens ne se révoltent ils pas ? -Ils n’en ont pas le courage ni l’audace Owen. -C’est bien déplorable…Il suffirait qu’ils se soulèvent tous pour renverser ce tyran ! Ils sont si nombreux, ils pourraient facilement faire plier cet ignoble individu !-Ne t’en mêle pas je te prie. Nous ne sommes pas à plaindre. Nous avons tous les soirs le ventre plein et le cœur gai, en plus des viandes de sangliers et des boissons à notre table. Nous avons les moyens de nous acquitter de la taxe. Ce n’est pas notre guerre.-Cela sera bientôt la mienne, je le jure sur mon honneur ! -Owen, pour l’amour de Crâ ! Ne te lance pas dans quelque chose d’inconsidéré.-Rien d’inconsidéré je vous le promets….Seulement quelque chose de juste!Le seigneur soupira et se tut. Il savait qu’il était inutile d’insister, le garçon était aussi courageux que têtu. Ils rentrèrent sans bruit, Owen ne cessant de retourner dans son esprit les horreurs qu’ils venaient d’apercevoir et le gentilhomme priant en silence les douze pour qu’il oublie vite son idée de vengeance. Malheureusement pour lui, le jeune homme était bien décidé à faire payer ses atrocités au roi. Le soir même, attablé autour d’un copieux repas, Owen lui parla de ses plans pour les prochains jours. Il comptait rassembler les paysans sous le même drapeau et lancer par la suite une attaque contre le château. Le seigneur se leva soudainement : -Il est hors de question que je te laisse te complaire dans de telles chimères ! Tu ne changeras rien au cours des choses ! Dois-je être obligé de te faire mettre aux fers pour t’empêcher de te nuire ? -M’emprisonner ?! Que bien vous en fasse mais sachez que je m’évaderais autant de fois qu’il le faudra tant que justice ne sera pas rendu ! Répondit le jeune homme en se levant également. Ses yeux se plantèrent dans ceux du seigneur et il put y lire toute la détermination du monde. Connaissant le caractère de fer du garçon, Il ne se senti pas le courage de lutter contre une telle volonté et fatigué, il se rassit en soupirant. -Owen, c’est une bien mauvaise façon de remercier la personne qui t’a accueilli en son foyer comme son propre fils et t’a offert tout ce qui a fait de toi un homme aujourd’hui…
-Je le sais monseigneur, je vous dois énormément si ce n’est tout. Et c’est pourquoi je ne me sentirais digne de vous qu’une fois ce tyran renversé. Je ne peux vivre encore sous votre toit tout en sachant que vous êtes soumis à un vaurien sans que je ne puisse réagir. Laissez moi aller avec votre bénédiction je vous prie, elle me portera chance. Et je vous en supplie, libérez moi de mon statut d’esclave qui me rattache à vous…
-Ce n’est pas ma bénédiction qu’il te faudra mais bien celle des Douze ! Et bien cours à ta perte ! Mais ne me demande pas de te donner mon accord, c’est au dessus de mes forces de cautionner la folie d’un homme…D’autant plus lorsque je considère cet homme comme mon propre enfant. Et pour ce qui est de ton statut, il y a bien longtemps que je ne te considère plus comme mon esclave. Tu es libre mon ami, bien que cela m’attriste terriblement que la liberté que je t’accorde te conduise à la mort…-Je vous remercie monseigneur…Pour tout ! Et bien, qu’il plaise aux Dieux et advienne que pourra! Sur ce, le garçon se leva de table et s’éloigna en direction de la porte sous le regard impuissant du seigneur Azhlan. Lorsqu’il fut sur le pas de la grande porte, il se retourna vers lui et lui lança : -Dans dix jours si le tyran est encore sur le trône, vous pourrez me considérer comme le plus idiot des orgueilleux. Sinon, je vous remercie du fond du cœur pour votre immense générosité. Je ne pense jamais avoir rencontré d’homme plus droit et plus bon que vous. Que les douze vous protègent vous et vos hommes ! Puis il se retourna et disparut derrière l’embrassure de la porte, engloutis par l’obscurité froide de la nuit. Il laissait derrière lui un seigneur au cœur blessé et un château dans lequel plus jamais ses rires joyeux ne retentiront entre ses murs. [HRP] La suite demain de nouveau.[/HRP] | |
| | | Teyndo Ancien Foodien
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| Sujet: Re: La Mer d'Asse, son histoire. Jeu 4 Fév - 17:58 | |
| [HRP]Troisième et avant dernier chapitre. Comme pour les autres, n'hésitez pas à me signaler les fautes ou les incohérences.[/HRP]
Chapitre III:
Pendant ce temps là à la taverne de la Bagrutte, l’agitation était à son comble. Et pour cause : Dans l’atmosphère enfumé de ce lieu était en train de se dérouler une incroyable partie de poker. La plupart des joueurs s’étaient déjà couchés en voyant les sommes atteindre des sommets et il n’en restait que deux en compétition. Un écaflip au pelage gris soyeux, le regard fier et les oreilles dressées de contentement et un vieil enutrof sale et barbus transpirant à grosse gouttes.
Devant le disciple d’écaflip se trouvaient de nombreuses piles de pièces et entre ses doigts fins il ne cessait de faire tournoyer nonchalamment un kama doré. Le sourire narquois adressé à son adversaire découvrit ses longues canines pointues et il dit sur un ton amusé :
-Bien, tu n’as plus rien à miser. On dirait que j’ai gagné.....Encore !
Le vieil homme baissa les yeux et se mis à marmonner des paroles incompréhensible en fronçant les sourcils. Il regarda dépité et sans mot dire l’Ecaflip empocher les mises dans un grand sac en peau de wabbit.
-Bon, puisque personne ne veut surenchérir, je m’en vais ! J’espère que dame chance sera plus clémente envers vous la prochaine fois.
Puis, il se leva et se dirigea vers la sortie. La foule qui s’était amassée au cours de la partie s’écarta pour le laisser passer, quand soudain le vieil homme appela :
-Attend ! J’ai.. j’ai bien encore quelque chose !
Intrigué, l’Ecaflip revient sur ses pas et le vieil homme bien décidé à ne pas laisser repartir le félin avec sa fortune sorti de sous sa cape un morceau de précieuse étoffe rouge. Puis, lentement et précautionneusement, il sorti du tissus un magnifique bijou doré.
-Ceci ! Je rajoute aux mises ceci !
A la vu du fin bijou merveilleusement travaillé et sertis de multiples pierreries, le visage de l’écaflip s’empourpra. Le marchand ajouta sur un ton connaisseur :
-Magnifique ouvrage n’est-ce pas ?
Le félin le retourna précautionneusement entre ses griffes en tremblant d’émotion et demanda :
-Où as-tu trouvé ceci ?….
-Au pied d’un tertre, un aventurier a du l’égarer. Et comme il n’y avait personne aux environs, je l’ai donc pris, tel est mon bon droit.
A ces mots, l’écaflip bondit sur la table et renversant les chopes et les cartes qui s’y trouvait, dégaina furieusement son épée et en pointa la lame sur la gorge du vieil homme.
-Mensonge! MENSONGES ! Ou as-tu trouvé ça ? Répond moi sur le champ et si tu t’avises une fois de plus de me mentir je jure que ta tête roulera sur le sol l’instant d’après !!
L’écaflip avait hurlé ces mots. La foule avait reculé de peur et les femmes et les enfants s’étaient enfuis. Certains avait dégainé eux aussi leur épées, prêt à se défendre mais devant la fureur que témoignait le félin, personne n’osa réagir et personne ne songeait même à le désarmer. Ils le regardaient tous, impuissants, menacer le vieil homme sale. La lame sous la gorge, le vieux marchand se mis à bégayer, sa voix se transformant petit à petit en chuchotement suraiguë.
-Il…il appartenait à un jeune homme, un garçon que j’avais capturé sur un champ de bataille…
-Ou est-il ?! Où est le garçon ?! Hurla encore l’écaflip, enfonçant quelque peu le fil de sa lame dans la gorge du vieil homme jusqu'à en faire perler une goutte de sang.
-Je ne sais pas, je ne sais pas ! Je l’ai vendu au seigneur des terres du sud, à Azlhan le Crâ. Je ne sais rien de plus ! Je vous le jure !
A la suite de ces paroles, l’écaflip rangea son épée au fourreau et bousculant les curieux, couru hors de la taverne, abandonnant derrière lui ses cartes et sa nouvelle fortune. Il gagna l’étable et enfourchant sa dragodinde, la lança au triple galop à travers les champs, serrant de toute ses forces dans sa main droite le bijou d’or.
Son cœur battait la chamade et ses pensées tourbillonnaient dans son esprit. Ce diadème…Comment n’aurait-il pas pu le reconnaitre ? Il avait été le maître d’arme du jeune prince Astar pendant sept années entières. Se pourrait-il que … ? Il ne pouvait pas laisser le doute subsister et ne pourrait reposer qu’une fois qu’il en serait certain. Les obsèques du prince avait été célébrées il y a bien longtemps…Pourtant ....Et c’est tourmenté par ces étranges pensées qu’il mit le cap sur la presqu’ile du seigneur Azhlan.
Cependant, Owen avait déjà en moins de trois jours, à l’aide de sa fougueuse monture parcourut la moitié des terres du roi. Partout où il voyait que la misère et le malheur s’était abattu, il s’arrêtait et tentait de rallier les paysans et les cerfs à sa cause : Se venger de l’homme qui était responsable de leur malheur et l’empêcher définitivement de commettre de nouveaux crimes. Et ce fut un véritable succès. Owen savait si bien manier les mots que bientôt la quasi-totalité des habitants d’amakna lui jurèrent de le suivre lors de l’attaque du château. Car tel était le plan du jeune homme : Assaillir la forteresse afin d’exiger réparation auprès de Karam en personne. Ils étaient assez nombreux pour cela et après les discours d’Owen, bien assez déterminés.
Il fit armer tout les hommes du mieux qu’ils pouvaient, leur donnant partout où il passait courage et motivation. Grace à son savoir et à sa volonté, il était parvenu à faire réagir presque tous les paysans sur leur abominable condition. Il était si charismatique que ces gens dirent même de lui qu’il était né pour être meneur d’hommes et que personne d’autre que lui n’aurait pu les unir sous la même bannière en si peu de temps et en si bon ordre. Les forgerons décidèrent de lui confectionner une armure solide et le heaume était même encore tiède des feux de la forge lorsqu’il l’essaya. Ainsi équipés, ils mirent leur plan à exécution.
Le sixième jour, durant la nuit, plus d’un millier d’hommes et de femmes assiégèrent le château du roi. A l’aide d’habiles chasseurs et de fervents disciples de Cra, les sentinelles furent toutes réduites au silence. Quelle ne fut pas la surprise de Karam lorsqu’au matin, ses servants lui annoncèrent que toute sortie était impossible.
En effet, les troupes d’Owen s’étaient rassemblées là, bloquant toutes les issues du château, retranchant les hommes du roi dans leurs quartiers. Il était désormais impossible d’entrer dans le château comme d’en sortir. Le château étant bordé par la mer, il était d’autant plus facile pour peu d’homme d’en faire le siège et plus dur encore pour les habitants d’en sortir. Furieux, le roi se fit apporter sa plus belle parure et se présenta du haut de ses murailles aux hommes qui siégeait là.
-Où est votre chef ? hurla-t-il d’une voix terrible qui fit trembler les plus faibles. Qui est l’investigateur de cette action ?
-C’est moi ! Répondit Owen, couvrant les rumeurs de la foule qui s’était amoncelée au pied des murailles pour écouter la colère du roi et s’écartant des gens pour se présenter devant lui.
Il était monté sur sa superbe dinde, laquelle on avait équipé de beaux harnachements. Ses habits et son armure n’étaient pas de très grande facture mais sa prestance conférait à sa tenue la grandeur qui lui manquait. Il leva la tête, défiant le roi du regard et lui adressa un bref salut, avec toute l’insolence de sa beauté désinvolte.
Le roi d’abord décontenancé par la vue de cet inconnu, se repris et lui demanda d’une voix forte ce qu’il désirait tout en maudissant l’effronterie du jeune homme.
-Je suis là pour faire justice, roi ! Vois ces hommes qui se dressent devant toi, les mêmes que tu as maltraités durant des années ! Maintenant ils réclament réparation ! Descend de tes murailles et viens te battre en duel ! Il n'y aura alors aucun mort mis à part toi si tu n'est pas de taille. Ton peuple réclame justice !
La foule derrière le garçon vociféra alors des chansons de guerre, des appels au combat, prouvant alors avec véhémence les dires du jeune homme, scandant parfois en chœur son prénom.
Le roi blessé dans son amour propre par la prise de son château par un inconnu, et surtout très orgueilleux, décida d’accepter le duel et le fit signaler aux hommes au pied des murailles. La nouvelle fut accueillie avec grande joie par les cerfs en colère et Owen se fit féliciter de toute part. Lorsque le conseiller du roi tenta de l’en empêcher, Karam le regarda gravement dans les yeux et lui dit : « -Si je ne puis remporter ce duel, c’est que je ne suis plus digne d’être roi. Un roi se doit d’être fort. Il est la puissance et le courage. Je préfère mourir bravement en défendant mon honneur sous la lame d’un inconnu que de périr terré comme un rat dans son trou. » Le conseiller ne sut que répondre et ordonna de faire préparer les armes du roi. Le duel aurait lieu le lendemain, 3 heures après le levé du jour. Tel en avait été décidé.
Le lendemain, la tension au alentour du château était palpable dès les premiers rayons du soleil. Les cerfs avaient aménagés la piste sur laquelle devrait se dérouler l’affrontement et chacun craignait pour l’issue du combat. Les assiégeants avait passé la matinée à encourager leur champion et sa dragodinde et à s’assurer qu’ils ne manquaient de rien. Owen, las de protester et de refuser systématiquement avait fini par se laisser faire par ses hommes qui le menaient d’abris en abris afin de lui offrir à manger, à boire ou quelques porte-bonheurs divers et variés. Il ne comptait plus non plus le nombre de braves forgerons qui s’étaient proposés pour aiguiser son épée ou faire reluire son armure. Il craignait pour sa vie, Karam étant à ce qu’on lui avait dit un excellent combattant mais tout les regards bercés d’espoir qu’on posait sur lui lui redonnait force et courage. Ils auraient pu décider de tuer déloyalement le roi dès qu’il sortirait du château pour faire face à lui mais non, ils avaient préférés placés toute leur foi en lui, préférant un duel à mort honnête qu’une tromperie déloyale. Il en ressentait une immense émotion et au fur et à mesure que le jour se levait, il se sentait plus grand et plus déterminé.
Le roi quand à lui, s’apprêtait également à mener le combat avec les gens de sa cour. Il fut fort bien équipé et armé. Les demoiselles pleuraient en l’enlaçant entre leur bras fragiles et les hommes avaient le regard terne. Ils n’avaient jamais manqués de rien eux à la cour et leur roi leur paraissait fort honnête et généreux. Et voila que des manants venaient troubler leur tranquillité et mettre fin à leur vie de panache. Chacun avait le visage morne et tous sentaient que quelque chose d’affreux allait se dérouler à l’issue de ce duel.
[Voila, voila, suite et fin demain!]
Dernière édition par Teyndo le Sam 20 Mar - 19:41, édité 1 fois | |
| | | Independence Cuisinier
Nombre de messages : 599 Age : 35 Phrase favorite : Si elle te gratte la main a la St valentin , vivement la St marguerite x) Humeur : Sainte Passe temps : Matter les jolies filles du côté d'Amakna. Classe : Pandawa serein Classes : Date d'inscription : 25/03/2009
| Sujet: Re: La Mer d'Asse, son histoire. Jeu 4 Fév - 20:09 | |
| J'adore trop le pasage entre l'ecaflip et l'enutrof a la Taverne , c'est trop intriguant ! Vivement la suite ! | |
| | | Teyndo Ancien Foodien
Nombre de messages : 1011 Age : 34 Phrase favorite : Je ne suis pas PETIT ! Humeur : Taquin Classe : Eniripsa Terre Classes : Date d'inscription : 06/01/2010
| Sujet: Re: La Mer d'Asse, son histoire. Ven 5 Fév - 21:28 | |
| [HRP]Et voici le dernier chapitre[/HRP]
CHAPITRE IV
A l’heure convenue, les assiégeants laissèrent le roi et quelques hommes sortir du château sous bonne garde. Les deux ennemis se présentèrent face à face, les fils de leurs lames et l'acier de leurs armures brillants sous le soleil encore blafard. Les spectateurs se placèrent autour de l’arène de fortune en silence, les nobles eux assistait à l'affrontement depuis les remparts, les yeux rivés sur les combattants, les jaugeant, les évaluant, les soupesant l’un et l’autre. Ils se saluèrent brièvement. Ils avaient chacun sous leur heaume les mâchoires serrés, et sous leur côte de maille, leurs cœurs battaient à tout rompre. Leurs dragodindes piaffaient nerveusement tandis que chacun, les muscles bandés, attendaient froidement le signal qui débuterait la mise à mort.
Le signal fut donné, les deux cavaliers s’élancèrent l’un contre l’autre et se percutèrent dans un grand fracas de métal. Au premier assaut, malgré la violence de la rencontre, les deux adversaires étaient encore sur leurs montures. Chacun compris alors qu’il avait en face de lui un combattant d’une grande valeur. Alors, ils ne tardèrent pas à donner le second assaut. Celui-ci fut plus fructueux pour Karam le roi, puisque Owen fut déséquilibré et tomba à terre. La foule hurla. Owen se releva aussitôt, quelque peu chancelant à cause du choc mais ne laissant pas ainsi l’occasion au roi de l’attaquer au sol par surprise. Le roi descendit de sa monture également et sans plus attendre le combat put continuer dans une violence incroyable.
Les lames s’entrechoquaient dans un fracas épouvantable, les cris de rage que poussaient les deux combattants étaient tels que l’on aurait cru deux fauves en train de s’entretuer. La poussière qu’ils soulevaient rendait le combat moins évident encore. Les coups pleuvaient et l’un et l’autre rivalisaient de parade. Pas une seconde de répits n’étaient offerte aux deux adversaires, chacun sachant que le moindre relâchement leur vaudrait la mort.
Owen commençait à ressentir une douleur sourde dans les épaules à chaque nouveau coup et le souffle lui manquer. Il tenta d’oublier cette souffrance et redoubla d’effort pour mettre à terre Karam à l’aide de coups brutaux et précis, mais celui-ci bien initié à l’art du combat semblait ne jamais devoir ployer sous ses assauts. Comprenant qu’a ce rythme il ne tiendrait pas longtemps, le jeune homme ralentis la cadence de ses coups et se concentra surtout sur ses jambes. Il jugea préférable d’essayer d’esquiver les coups que de les parer et de devoir déployer une force phénoménale pour les repousser et utilisant la souplesse que lui offrait sa jeunesse par rapport au roi, il réussit finalement à fatiguer ce dernier au bout de quelques échanges. Les deux adversaires, presque à bout de force, se séparèrent un instant afin de reprendre leurs souffles et leurs esprits. La foule hurlait désormais, les pressant à mettre rapidement un terme à ce combat.
La douleur irradiait désormais dans tout le corps d’Owen et sa tête bourdonnait furieusement. Il regarda un bref instant la foule amassé autour de lui. Et s’il décevait ces gens ? S’il se faisait abattre là, devant eux ? Terrasser en même temps que tous leurs espoirs ? Tuer ou être tuer, quel pire choix pourrait on avoir ? Puis il se ressaisit. Ne pas réfléchir, pas dans un tel moment. Devenir juste une bête, une créature de guerre ignorant la peur et la souffrance. Son corps ne tiendrais plus très longtemps, et en regardant brièvement le roi qui lui faisait face, il comprit que lui non plus. Le roi avait peut être l’expérience, mais Owen avait la jeunesse et l’endurance, et c’était maintenant qu’il devait en profiter. Alors, dans une ultime sollicitation de tous ses muscles, il fondit sur le roi et lui asséna une série de coups incroyablement brutaux. Le roi dut puiser dans ses dernières forces pour lui faire face. Des étincelles jaillissaient aux contacts des lames dans d’effroyables crissements de métaux. Owen poussa un cri terrible et mis d’avantage de violences encore dans la maniement de sa lame. Soudain, le roi ploya sous l’assaut et mis un genou à terre, déséquilibrant ainsi un instant sa garde. L’épée du jeune homme trouva alors une prise sous le heaume du roi, juste au dessus de son épaule droite, et l’instant d’après, la tête de Karam roulait sur le sol parmi la poussière.
La foule explosa dans une grande clameur de joie. Owen mis quelques secondes à réaliser ce qu’il venait d’accomplir avant de tomber à son tour à genoux auprès du corps sans vie du roi. Peu après, il se faisait enlacer, congratuler et remercier de toutes parts. Les gens se pressaient autour de lui afin de le féliciter, ils le portèrent en triomphe et lui retirèrent son heaume pour l’embrasser. Il était tellement fatigué et affaiblis qu’il parvenait à peine à saisir ce qu’il se passait, il partageait juste cette joie immense que dégageait la foule par leurs étreintes chaleureuses et leur chants victorieux. Il était seigneur désormais…Il avait tué le roi, il prenait sa place. Le tyran était vaincu, les villageois vengés, il avait réussi.
Il sourit, se laissant bercer par la chaleur bienveillante de cette foule en liesse. Soudain, une dragodinde fit irruption au milieu de tous ces braves gens. Ils s’écartèrent afin de la laisser passer, surpris par l’air terrifié de l’Ecaflip qui la montait. N’était-il pas encore au courant qu’ils avaient gagné ? Les serfs commencèrent à vouloir le faire descendre de sa monture, l’engageant à les rejoindre pour faire la fête, mais lorsqu’ils virent le regard horrifié qu’il porti sur le corps du roi et sur Owen, certains se turent immédiatement, comprenant que quelque chose n’allait pas. Le félin dévisagea longtemps le prince, sans bouger et une profonde tristesse s’empara de ses traits. Il serra les dents, et une larme roula sur sa joue.
L’écaflip descendit alors de sa dragodinde et s’approcha doucement de leur héros. Les gens s’écartèrent, libérant le passage devant le visage pâle et l’air grave du nouveau venu. Owen le considéra sans comprendre. L’écaflip sorti un petit paquet de velours rouge d’une sacoche accrochée à sa ceinture et l’ouvrit délicatement en tremblant d’émotion, dévoilant ainsi un magnifique diadème doré. Il le prit avec précaution et le posa sur la tête du jeune homme.
Le jeune homme leva les yeux pour essayer d’apercevoir le diadème. La foule intriguée s’était tue. Owen souleva une mèche de cheveux et passa l’index sur le contour du bijou pour en discerner les motifs, frôlant en même temps du bout du doigt sa cicatrice et le bord pointu de la tiare. Il n’ eu que le temps de se dire qu’il était étrange que sa cicatrice et ce bijou est la même forme avant que les souvenirs ne fondent sur lui comme autant de poignards tranchants qui se figèrent net dans son cœur. Il arrêta son geste, la main sur le front, les yeux écarquillés d’horreur, le visage livide et les lèvres tremblantes.
La foule assistait à la scène sans comprendre le drame qui venait de se dérouler devant eux. Deux personnes du château s’avancèrent et vinrent briser le silence en proposant au nouveau roi les bijoux et les vêtements qui convenaient à son nouveau rang. Le roi les regarda sans même les voir, ne fit pas même signe de vouloir les prendre. Il ne dit rien, ne salua pas la foule qui attendait de lui un discours ou un geste et d’un pas lent et qui avait quelque chose de terriblement mécanique, s’éloigna sans même un regard pour ce qui se passait autour de lui.
Le soir même, on le vit arpenter toutes les pièces du château tel un revenant, ouvrant ça et là les portes et explorant les chambres et les pièces d’un air sombre, silencieux et le regard vide. Devant son extrême froideur, personne ne songea à interrompre son étrange visite pour le faire assister au banquet que l’on donnait en son honneur et les nobles qui devaient lui prêter allégeance le soir même durent se résoudre à le faire le lendemain.
Durant une bonne partie de la nuit, on entendit encore des pas, aller et repartir dans le château comme une âme errante. Mais au petit matin, personne ne fut en mesure de mettre la main sur Owen.
C’est après deux jours de recherches intensives que l’on retrouva sur la plage de la mer démontée qui bordait le château une pile de vêtements bien pliés, une épée et un diadème doré soigneusement déposés sur un rocher près de l’eau avec un mot laissé là par-dessus :
« Je pars rejoindre mon père et ma mère, merci et pardon.
Prince Astar »
Alors tous comprirent enfin ce que le jeune homme avait réalisé la veille. Il avait tué son propre père sans le savoir. Owen n’était autre que ce prince que l’on croyait mort au combat depuis des années…
Le peuple fut tellement attristé par la disparition du prince et tellement touché par l’histoire tragique de celui-ci qu’il décida de donner son nom à la mer qui l’avait engloutie. La mer d’Astar. Afin que les générations futures se souviennent à jamais de la détermination de cet homme qui a réussi à lui seul à soulever une armée pour renverser le tyran qui gouvernait amakna, mais aussi de la terrible ironie du sort qui à fait qu’en même temps qu’il débarrassait le monde des douze d’un roi corrompu, il commettait un parricide.
Malheureusement, comme les générations futurs sont toujours plus occupées à prodiguer le moins d’effort possible, la Mer d’astar est devenu au fur et à mesure du temps la mer d’asse, les gens ne se donnant plus la peine de prononcer son nom en entier. Et en même temps que son prénom, au fur et à mesure du temps, s’est effacé des livres relatant du passé l’histoire tragique de ce prince. »
Je rouvris les yeux que j’avais fermés au cours de mon récit et un silence poignant accueillit la fin de cette histoire. Cela ne présageait rien de bon. Je ne dus attendre qu’un court instant avant de connaitre la première réaction du public, un grand éclat de rire me parvient alors du fond de la salle. Puis, se fut bientôt la salle toute entière qui riait aux éclats sous mon regard consterné. Personne ne m’avait prise au sérieux. Dépité, je fis signe à Teyndo de me suivre au dehors et nous sortîmes tous deux sous les quolibets de la foule. Une fois dehors, je soupirais profondément.
-Tout cela ne sert à rien, ils sont trop bornés ! Ils ne comprennent rien ! Ne veulent pas entendre raison! Criais-je
-Il faut avouer que c’est un peu farfelus comme histoire…Me répondit Teyndo avec un sourire. [i ]Tout le monde crois en la dynastie de Allister et toi tu te présentes à eux et leur chante un tout autre refrain. [/i]
-Mais c’est après la disparition du prince que furent nommé au pouvoir ceux qui allait mettre bien plus tard sur le trône Allister ! C’est pour cela que nous sommes gouvernés désormais par un bon roi ! Grace à lui ! J’abandonne, jamais ils ne sauront admettre la vérité. Pour eux, Allister est le premier roi d’Amakna, comme si il n’y avait jamais eu personne d’autre auparavant…
Teyndo soupira alors à son tour devant mon air agacé, décidant qu’il était inutile d’insister. Puis, tout bas, il m’avoua.
- Tu sais…C’est une histoire que l’on t’a raconté…Elle n’est peut être pas vraie..
-Je le sais.… Mais je continuerais tout de même à la dicter à ceux qui m’en feront la demande, parce que je l'aime beaucoup.
Puis, je me ressaisi, apaisant ma colère et ajouta:
- Après tout, le but d’une histoire n’est pas d’être vraie, mais de faire sourire et rêver, non ?
Teyndo acquiesça d'un signe de tête et tous deux, nous nous remîmes en route vers Brakmar afin de passer le reste de la nuit au chaud, bien tranquillement chez nous.
Malicaa
[HRP]Voici la fin, j'espère que ça vous avez aimé cette histoire et pris autant de plaisir à la lire que j'ai eu à l'écrire. :') [/HRP] | |
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