Famakna Food
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 Glasroc

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AuteurMessage
Tizooma
Chasseur de bouftou
Tizooma


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MessageSujet: Glasroc   Glasroc Icon_minitimeVen 12 Aoû - 14:24

C’était un jour de pluie sur l’île du gel. La bourgade de Frigost subissait les assauts continus des averses et du vent. Cela traduisait cependant une forte hausse de la température qui satisfaisait pleinement tous les habitants, voyant en ce réchauffement exceptionnel une proche fin de la malédiction de l’île. Bien sûr, tous se trompaient, mais même après toutes ces années, ils n’avaient pas perdu espoir.

Un étrange personnage vagabondait sur la rive du port, le pas lent mais décidé, accomplissant sa marche quotidienne. La tête et le corps enveloppés dans une grande étoffe miteuse de tissu noir, il maugréait. De tous les habitants de l’île, il était sans doute l’un des seuls à préférer la morsure infernale du gel à la morosité de la pluie. Son regard, perdu au loin, traduisait une certaine froideur qui le caractérisait jusqu’au bout des ongles. La pluie redoubla d’intensité, et il accéléra son pas pour se réfugier sous un abri de bois moisi. S’asseyant sur un tonneau vide, observant la mer d’un œil désintéressé, il ôta son capuchon, découvrant des cheveux d’un bleu intense, retenus par un bandeau frontal d’une étonnante blancheur. Ses sourcils étaient froncés et ses traits durs, mettant en valeur la longue cicatrice qui barrait sa joue gauche.

Comme chaque jour, il repensa à sa force passée, à ses combats dans l’armée de Bonta, à ses joies, à ses réussites, et à son principal échec, qui l’avait conduit, lui, Glasroc, dans ce trou à rats sans le moindre sous et honneur, oublié comme on oublie une chaussette sale sous son lit. N’ayant plus le moindre remord, il vivait de ses vils larcins et commettait vols et meurtres dans le seul but de survivre. Son regard, jadis brillant de volonté et imposant le respect avait lui aussi changé, rongé par le sang et le désespoir. Comme chaque jour, il soupira longuement. Il se releva, et comme chaque jour, il continua son chemin en observant la mer.

Ce qui changea par rapport aux autres jours, ce fut cette jeune fille, ou du moins ce qu’il en restait. Le chemin des deux personnes n’auraient jamais dû se croiser. Cette rencontre inattendue ne fut due qu’à la vue prodigieuse de Glasroc qui aperçut cette silhouette aux cheveux blonds cramponnée à un morceau de bois, flottant à l’entrée du port. Poussant un juron, il se précipita au bout de la jetée. Il ôta sa cape, prit une grande inspiration et plongea.

Froid. Malgré le réchauffement, l’eau était glaciale. Pourtant habitué au climat peu hospitalier de l’île, Glasroc faillit s’évanouir, laissant la jeune fille à son sort, et se laissant mourir assez stupidement pour que sa défunte mémoire devienne la risée de la taverne. Cela n’arriva pas. D’un effort surhumain, il garda les yeux ouverts et nagea tant bien que mal vers la silhouette. Tout suivi très vite. Il l’attrapa au niveau de la taille, et, bien qu’épuisé, fit marche arrière pour donner ses ultimes forces dans le retour. Il ne sut par quel miracle il réussit à se hisser sur le ponton avec la jeune fille. Il allait lui administrer les premiers soins quand, avec horreur, il découvrit que la victime avait eu un bras arraché. Puis, Glasroc sombra dans les profondeurs du néant.

Quand il se réveilla, il reconnut immédiatement les lieux. Une pièce peu éclairée par une vieille bougie, qui laissait cependant apercevoir un tapis rapiécé ayant pour motif un bouclier. Aux murs étaient accrochés divers trophées, dont un crâne de Bwork, une corne de Dragoeuf ainsi qu’un superbe bâton sculpté avec talent sur lequel étaient gravé de nombreux et complexes motifs. Dans un coin se dressait une petite table remplie de papiers et plans en tout genre, à côté de laquelle se trouvait une chaise de paille trouée, surmontée d’un homme au crâne dégarni. Pas de doutes possibles, Glasroc était bien chez lui, et cette personne assise à son bureau ne devait être autre que A. Spirhine, son ami médecin. Ce dernier se retourna et, en découvrant les yeux grands ouverts du jeune homme, lui adressa la parole :
« Glasroc ! Décidément, tu es plein de surprises. Quelle idée de plonger dans le port, hm ? Tu as failli mourir de froid, ce n’est pas parce que le temps se réchauffe un peu qu’il faut te croire à Moon ! » S’exclama le docteur avec un petit rire. Puis, son sourire s’éteint et il prit une voix grave. « Par contre, cette fillette que tu m’a ramené m’inquiète un peu plus. Je l’ai mise dans ta chambre, à l’étage, mais son état laisse à désirer. Tu as pu remarquer qu’elle n’avait plus de bras gauche, mais elle possède également une plaie béante à la jambe ainsi que de nombreuses côtes cassées. Sa fièvre ne cesse de grimper. Je ne sais pas quelle vie elle mène, mais cela risque fortement d’être bientôt un souvenir. De plus, d’après l’odeur de son sang, je mettrais ma main aux feu qu’elle a été droguée au Fongeur, tu sais, ce champignon géant dont les écailles ont la propriété d’ôter toute notion de peur et de danger. »

Affrontant un mal de crâne qui aurait couché un Boufmouth, Glasroc se leva et marcha, lentement, vers l’escalier. Son ami lui déclara alors :
« Fais attention avec elle, elle a eu un choc. J’ai laissé le traitement nécessaire avec une petite note, n’oublie pas de lui faire prendre. Sur ce, je me retire, d’autres personnes ont besoin de moi… Si son état venait à s’aggraver encore, pas la peine de me chercher, elle sera finie pour de bon.
- Hmph, andouille… Merci à toi, je te dois une fière chandelle.
- Comme d’habitude, Glasroc, comme d’habitude.»


Les marches grinçaient sous les pieds de Glasroc. Comme de nombreuses choses chez lui, y compris la maison elle-même, son escalier menaçait de s’écrouler à tout instant. Une fois en haut, il remarqua le traitement et la note posés sur une bûche servant de table de nuit et la fillette, assise en silence sur son petit lit. En l’entendant arriver, cette dernière tourna lentement la tête vers lui, découvrant un visage qui, bien que ravagé par la douleur et la fatigue, lui semblait familier.
« Alors ? Tu te sens mieux ? » Glasroc n’espérait même pas de réponse, mais pourtant, la bouche de la malheureuse s’ouvrit pour laisser passer quelques mots :
« Pas vraiment…
- Tu m’étonne. Avant que je me montre indiscret et que je te demande comment tu es arrivée ici dans cet état, j’aimerai que tu me dises comment tu t’appelles, c’est possible ?
- Je… Je m’appelle Tizooma. J’étais ici pour m’entrainer et… et je suis tombée sur plus fort que moi.


Glasroc ne put s’empêcher de soupirer. Ces aventuriers étaient tous les mêmes. Pourtant, ils devraient savoir que s’aventurer dans la zone sauvage de l’île, seul qui plus est, était une mortelle et cruelle folie.
- Alors, bien entraînée ?
- … Vous êtes aussi froid avec tout le monde ?
- Tout dépend de qui en fait. Avec les crétins finis comme toi, je n’aime pas perdre mon temps. Je ne sais pas où est l’intérêt et le plaisir de se faire massacrer par la faune locale mais…
- Je préfère ne pas m’arrêter au premier obstacle pour devenir plus forte. Mais j’ai l’impression que vous êtes un peu trop obtus d’esprit pour comprendre mes ambitions. Je vous aurai bien expliqué ma façon de penser à coups de bâton si je n’avais pas un bras en moins. Enfin, maintenant c’est le cadet de mes soucis, parce que vu mon état, je n’en ai plus pour très longtemps.
- Hmph… Plutôt causante pour une mourante. Tu devrais pas te reposer et la fermer plutôt ?

Les yeux de Tizooma s’éclairèrent alors d’un éclair de colère. Elle fut soudain agitée de spasmes et se mit à cracher du sang. Tout en s’essuyant du revers de la main, elle pointa son bras arraché du doigt et se mis à hurler. A aucun moment, elle n’avait cessé de lancer ce regard haineux à Glasroc.
- VOUS PENSEZ QUE JE VAIS PASSER LES DERNIERES HEURES DE MA VIE A ATTENDRE TRANQUILLEMENT DE CREVER COMME UN RAT DONT PERSONNE NE SE SOUVIENDRA ?! VOUS PENSEZ QUE J’AI CHOISI DE FAIRE LA CAUSETTE AVEC UN CONNARD FINI COMME VOUS ? MAIS AU FOND, VOUS VOUS EN FOUTEZ, VOUS N’ETES QU’UN RATE, VOUS VIVEZ DANS UN TROU ET VOUS TENEZ JUSTE A DISPARAITRE COMME UN RATE ! EN TOUT CAS, SI C’EST POUR SUBIR VOS MOQUERIES EN PLUS DE MES SOUFFRANCES, AUTANT VOUS LAISSER TRANQUILLE DE SUITE ! »

Sur ce, la jeune fille, ulcérée, sortit un couteau d’une de ses poches et tenta de se trancher le cou avec. Tenta seulement. D'une vitesse inhumaine, Glasroc s’était levé et avait placé sa main entre le couteau et le coup. Il sentit la brulure du fer s’enfoncer sans sa chair. Il sentit le hoquet de surprise de Tizooma. Mais avant tout, il sentit des larmes perler. Dans une ultime tirade, il déclara :
« Je devrais peut-être te laisser abréger tes souffrances. Cependant, ce serait pour moi la pire des insultes, surtout quand on pense à la température de l’eau dans laquelle j’ai nagé pour te ramener. Je vais donc te laisser tranquillement guérir, et lorsque tu te sentiras mieux, tu rejoindras l’endroit d’où tu viens et tu vivras tranquillement. Sur ce, repose-toi bien et arrête de te prendre pour une guerrière aguerrie.
- Je… J’ai… »

Tizooma ne parvenait plus à trouver les mots. Alors que Glasroc quittait la pièce, elle lâcha le couteau et se mit à pleurer.

C’est le lendemain matin que Glasroc, en remontant à l’étage de sa cabane de pêcheur Frigostien, découvrit le corps sans vie de la jeune fille. Dans ses dernières heures de vie, elle avait rassemblé tout son courage pour écrire une lettre qu’elle tenait fermement dans sa main. D’un geste doux, Glasroc récupéra la lettre, s’assit sur le lit à côté d’elle et se mit à lire.

Monsieur,

Vous vous en doutez je pense, une lettre à côté d’une morte, cela ressemble fort à des dernières volontés. Mais avant de les formuler, je tenais à vous remercier. Vous n’avez pas rendu la fin de ma vie heureuse. Cependant, sans vous, il n’y aurait même pas eu de fin. Juste de l’oubli. Merci donc.
J’ai pour vous une mission de très haute importance. Elle se divise principalement en trois parties, à vous de choisir de vous en acquitter ou de simplement m’oublier. Tout d’abord, vous devrez vous rendre en Amakna, et, dans la périphérie du château d’Allister, vous trouverez un restaurant appelé Famakna Food. Avec un peu de chance vous y trouverez une dénommée Domino-k. Avec un peu de tact, annoncez-lui mon décès et remettez-lui mon amour brûlant.
Ensuite, chevauchez jusqu’au Nord d’Astrub, où vous trouverez un clan de mercenaire, au nom d’Erian Tierce. Après leur avoir fait part de ma mort, donnez-leur le contenu de la bourse située dans ma poche droite, cela pourra toujours leur servir.
Enfin, à Bonta, trouvez Invoctrice. Remettez-lui tout mon équipement. Il comprendra. Alors, vous aurez accompli tout ce qu’il me restait à faire et dont je n’avais plus la force.

Mes remerciements les plus sincères

Tizooma


Glasroc eu un tic nerveux, fronça les sourcils et déchira la lettre. Il prit la bourse dans la poche droite. Celle-ci contenait une rondelette somme de Kamas. La mettant dans son sac, il se prit à examiner l’équipement ; ceinture en cuir de Tengu Givrefoux, cape en laine de Minotot, un étrange Gélano… Une fortune ! Combien de Kamas pourrait-il tirer de cela ?

Aucun. Résigné, il s’équipa avec les affaires de la décédée, la transporta jusqu’au cimetière, et, après une prière décente, l’enterra. Il prit ensuite le chemin de sa balade quotidienne, sur les quais de la bourgade. Il pleuvait encore aujourd’hui. Jour de pluie sur l’île du gel. Remettant son capuchon, Glasroc se dirigea de sa lente démarche vers le ponton où étaient amarrés les coques de noix pour le continent. Sous l’étoffe se dessinait la silhouette d’un bâton, jadis accroché sur un mur.

Loin derrière, le docteur Spirhine regardait un ami partir au loin… Il avait l’impression que l’histoire se rejouait à l’envers. Il se trompait complètement. C’était un nouveau chapitre qui s’écrivait.

La mer était d’un calme étrange. Assis sur le pont du navire, Glasroc taillait un morceau de bois avec son couteau. Soudain, la voix de la vigie se fit entendre. Un cri, annonçant la venue de pirates, sans doute attirés par les richesses du navire. Au loin, leur bateau arborait un pavillon noir, promesse de mort. Un sourire aux lèvres, Glasroc se leva, sortit son bâton et fit quelques mouvement vifs. Au moins, il n’avait pas perdu la main. Il rejoignit l’équipage, se mit en garde et attendit. Le voyage promettait d’être amusant.
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